vendredi 27 janvier 2012

Le cœur a ses raisons …

“Le cœur fait tout, le reste est inutile” Belphégor, Jean de La Fontaine, Livre XII Fable 27



S’il y en a bien un qui agit selon son cœur c’est Paul, la si belle création de Michel Rabagliati, auteur québéquois peu connu.

Ce personnage de la bande dessinée éponyme est en effet un tendre paresseux dont les bons sentiments sont emprunts d’un doux mal-être. S’il est si attachant c’est que ce jeune, qui cherche sa voix comme tant d’autres, nous expose des incertitudes que nous ne pouvons que partager. Et c’est avec son cœur qu’il y fait face. Ne cachant pas sa paresse pour l’école mais entreprenant dans ce qu’il aime – la vie - il est un archétype à chaque étape de sa vie : adolescent, jeune homme, père, mari.
Jouant malicieusement sur le parallèle des Martine (Martine à la campagne, Martine à la mer etc …) l’auteur nous fait suivre les aventures de son héros en titrant ses ouvrages selon ce même modèle. Ainsi, il nous propose notamment :









 





A la différence de Martine (dont, il est vrai, je me souviens mal …) éternel enfant innocent, naïf et intemporel, Paul évolue, grandit et change son regard sur les choses au fil des épisodes. Davantage par la force des choses, d’ailleurs que par sa propre volonté.

Drôle (humour tout québéquois …), fin et attachant, ce héros aux épais sourcils nous fait réfléchir et voyager.
Le tournant dans sa « carrière de héros » est l’épisode Paul a un travail d’été : lycéen rebelle, il décide de quitter les études pour devenir imprimeur, sans conviction. En réalité, il est perdu. Par un concours de circonstances, il devient animateur dans un camps pour enfants défavorisés en pleine forêt canadienne. Découvrant alors le dépassement de soi et mesurant sa chance d’avoir grandi dans tant d’amour, Paul se découvre lui-même bourré d’humour et de talent.
Offrant à sa propre fille, bien des années plus tard, la poupée de Marie, colonne aveugle à laquelle il s’était attaché, il aura cette phrase pour justifier ses yeux percés : « Elle est comme le petit Prince ; Elle n’a pas besoin d’yeux pour voir, elle voit avec son cœur »

Anaïs, Mon cœur, mon amour

2 commentaires:

  1. Je ne connaissais pas du tout cette BD, mais cet article m'a vraiment donné envie de m'y pencher davantage. Merci pour cette découverte Mousse Mango !

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  2. Merci A K de ces compliments ! Hâte que vous me donniez votre avis sur cet ouvrage !

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