mercredi 30 mai 2012

Je suis un équilibriste


« Ah ! Voici l’équilibriste en habit noir. Il grimpe, à la force des poignets, jusqu’au sommet de la coupole, jusqu’au trapèze vertigineux. Il pose un des pieds d’une chaise sur un verre à boire qui craque, et il s’assied au-dessus du vide. »
Les plaisirs et les jeux (1922), Georges Duhamel

Il y a des moments où l’on retient son souffle. L’attente d’un résultat médical, musical, ou professionnel.
On est alors dans un entre-deux. Et l’on ne peut rien faire. Les dés sont jetés. Plus rien ne dépend de nous. Notre tour (chance ?) est passé.
Cette étrange temporalité où l’on ne peut pas dire que tout va bien. Mais pas plus que tout va mal. Ce sas sans nom. Un intermède de l’indéterminé.
C’est aussi le fil rouge qui définit le magnifique film Walk the line qui retrace la tumultueuse vie de Johnny Cash. Une vie comme sur un fil. Et où tout semble si fragile. Entre ses indécisions amoureuses, ses addictions diverses et son infaillible talent, Johnny Cash se révèle à travers son  parcours passionnant et non moins semé d’embuches.


A la différence de nombreux de ses contemporains (au premier rang desquels Elvis Presley), Johnny Cash survivra à ses débuts chaotiques.
Comme un équilibriste.




Je suis un équilibriste

lundi 28 mai 2012

Et si on refaisait le monde ?


« Un coup de pinceau de la Nature rend tous les mondes semblables » Flatland  (1884) Edwinn Abbott Abbott

Laisser un autre monde à nos enfants. C’est sans doute ce que pensent tous les écologistes.
Vivre dans un autre monde. Voilà ce à quoi pense,  à un moment où à un autre, chacun d’entre nous.
Ou à défaut nous l’avons au moins chanter, bien fort, avec Téléphone.
Téléphone, Un autre monde
Ni écologistes, ni chanteurs rock, les deux héros de Moonrise Kingdom sont pourtant de parfaits archétypes de doux rêveurs d’un autre monde.
Film loufoque, totalement décalé et surprenant, Moonrise Kingdom est une bulle hors du temps. Un autre monde à lui seul. 


Deux amoureux. Un orphelin, en camp scout et mal aimé de la bande. Une jeune fille légèrement paumée et qui rêve d’un ailleurs.
Deux chemins qu’ils s’efforcent, tous deux, de rejoindre. Comme une histoire impossible.
 The Story of the impossible, Peter Von Poehl
Allez donc voir Moonrise Kingdom.  Le temps de cette épopée, vous vivrez dans un autre monde !

Et si on refaisait le monde ?


dimanche 27 mai 2012

La vidéo du dimanche



« Dans leur pitié, pour notre race naturellement vouée à la peine, les dieux ont institué des haltes au milieu de nos travaux. C’est l’alternance des fêtes »
Platon
Au temps de Platon, le théâtre était un des moyens pour réaliser une catharsis. Autrement dit, la purification à travers l’expression des passions individuelles, par d'autres et sur scène.
Ce dimanche, je vous propose une chanson qui vous permet, Messieurs, de faire ce même travail.
Puissiez-vous y trouver soulagement et satisfaction !
Et second degré, bien évidemment. 
Et Mesdames, admirez donc le délicieux air malicieux de Georges Brassens. Et ses fous rires. Exquis ... Ici sur le lien vers la vidéo de l'INA



 Georges Brassens, Misogynie à part (à Bobino)


jeudi 24 mai 2012

Us / e / um / i / o / o (Masculin, singulier)


« Quelques semaines plus tard, la classe de cinquième A I fut le théâtre d'un événement singulier: pendant le cours de latin la porte s'ouvrit, Bénard entra, escorté du concierge, salua M. Durry, notre professeur, et s'assit. Nous reconnûmes tous ses lunettes de fer, son cache-nez, son nez un peu busqué, son air de poussin frileux: je crus que Dieu nous le rendait. » Les Mots, Jean-Paul Sartre




Bell-um                    Bell-a                     
Bell-um                    Bell-a
Bell-um                    Bell-a
Bell-i                        Bell-orum
Bell-o                       Bell-is
Bell-o                       Bell-is


Voilà ce à quoi se résumait, dans mon souvenir, mes cinq années de latin.
La guerre (bellum), pris comme merveilleux exemple du paradoxe de la langue : la déclinaison du neutre. Dès la 5ème nous entrions donc dans un monde parallèle où le plus violent des actes nous était imposé comme étant neutre.  
Des histoires de Dieux, de vengeance, de supplices ignobles imposés sous le sceau de l’amour. Voilà aussi ce que nous trouvions dans ces heures hors du temps où nous apprenions une langue prétendue « morte ».
Pourtant, tout cela devient bien plus vivant quand vous retrouvez, à l’anniversaire d’une amie, votre professeur de latin de 5ème.  Quoi de plus improbable !
Alors non, je n’ai pas récité ma déclinaison – quoi que le professeur aurait surement été heureux de voir que son enseignement était resté profondément ancré, sans que je sache bien pourquoi … - mais j’ai compris qu’il me serait bien utile d’avoir une tête aussi pleine d’histoires rocambolesques, d’Ulysse et de travaux d’Hercule.
Il n’est pas question d’admirer l’érudition pour elle-même. Mais bien plutôt d’admirer ces savoirs qui font de vous un être qui ne s’ennuie jamais.
Un cours de latin. En 5ème E.

 La maitresse d'école, Georges Brassens

Us / e / um / i / o / o
(Masculin, singulier)


mardi 22 mai 2012

Qui me parle ?


« L’un dit une chose, l’autre allait justement dire la même chose et répète cette même chose. Il semble qu’il était impossible de parler autrement. On est strictement jumeaux. Se distinguer, on n’y songe plus. Identité ! Identité ! »
La Nuit remue, Henri Michaux

Qui suis-je ? C’est parce que l’on se pose cette question que l’on aborde les cours de philosophie avec la plus grande curiosité en classe de terminale.
Les sociologues interactionnistes vont diront que ce travail n’est, en réalité, jamais fini ; que nos rapports sociaux quotidiens sont soumis à la pression de ce périlleux travail : « garder la face ». Que toute conversation est basée sur une mise en danger de soi, et de son identité.
Mais imaginez la déchéance lorsque l’on perd son identité. Lorsqu’on vous la vole. Lorsqu’on vous fait dire ce que vous n’avez pas dit. Lorsqu’on vous fait passer pour ce que vous n’êtes pas.
Voilà bien un thème rabâché par tous les arts.
Difficile, par exemple, de ne pas penser au film Volte/face dont l’intrigue aussi effrayante que passionnante repose sur le vol d’identité.  


En matière de théâtre, c’est également le thème de la pièce Amphitryon, mise en scène par Jacques Vincey et jouée jusqu’au 24 juin par la troupe de la Comédie française.
Savez-vous que c’est de cette pièce que nous vient le mot « Sosie » ? Parce que le valet Sosie se fait usurper son identité par Pluton déguisé en … lui-même.
C’est effectivement la grande perfidie des Dieux, dans cette pièce : prendre l’apparence d’autres, pour conquérir les cœurs.  
Conquérir les cœurs en prenant une fausse identité, c’est d’ailleurs également le thème que l’on retrouve dans le film Un balcon sur la mer, dans lequel Marc (Jean Dujardin) est berné tout autant par une femme qui se fait passer pour une autre, que par son passé qui le hante. 

Trouver son équilibre étant déjà bien compliqué, merci aux usurpateurs de s’écarter de notre chemin.

Qui me parle ?


dimanche 20 mai 2012

La vidéo du dimanche



“Au jour vénérable du soleil que les habitants se reposent et que tous les ateliers soient fermés”
Décret de l’empereur Constantin (321)

100 suiveurs du compte twitter Mousse Mango.
Pour fêter ça, une petite photo avec les amis en carton de MM.

Alors, aujourd’hui, je dis M. 
Je dis même MM !

 M, Je dis aime


N'hésitez pas à vous joindre à l'aventure MM sur twitter !

jeudi 17 mai 2012

We are not interested!


“Je vous laisse le choix du mensonge qui vous paraîtra le plus digne d’être la vérité” Paul Valéry, Mon Faust

C’est peut-être triste à dire, mais il est des moments où « il faut dire la vérité aux Français ».
Vous voyez ces personnes payées pour nous distribuer toutes sortes de prospectus à la sortie des métros, à l’entrée des théâtres ou des cinémas ?
Mais si, ceux à qui notre seul regard ignorant ou méprisant indique un plus ou moins subtil « we are not interested ».
Ces personnes sont en réalité victimes au dernier échelon de toutes ces conversations qui s’éternisent et que l’on n’arrive pas à interrompre. De ces repas de famille qui n’en finissent pas. De ces pauses déjeuner que l’on rêve d’écourter parce que Georges et sa cousine nous ennuient. De ces plans de table qui ont rudement été mal faits. Et dont on aimerait, comme Vincent Delerm, « tenir les coupables ».
Les rapports sociaux, c’est comme les rapports amoureux. Lorsque l’on n’est pas intéressé … on n’est pas intéressé !
C’est d’ailleurs ce que résume très bien le film au titre aussi attrayant que mystérieux : Ce que pensent les hommes.


We are not interested !

lundi 14 mai 2012

Super moche, ce super héros


-       Elle est gentille ma fille hein ?
-       Elle est gentille, mais qu’est-ce qu’elle est laide !
Tatie Danielle, Etienne Chatilliez, 1990

Alors que l’apologie du corps est partout, il est agréable de constater que la tendance n’est pas – toujours - la même dans le monde des enfants.
Il y est en effet de bon ton de valoriser les anti-héros. Finies les « happy end ». Désormais, la princesse ne conjure pas le mauvais sort et Fiona reste une ogresse. Les créatures effrayantes ne sont plus de terribles monstres, mais des Francœur.
Shrek

Un monstre à Paris
Voilà qui change du monde merveilleux des lampes et des génies, des princes et des trésors, des carrosses et des pantoufles de verre.

MM cherche Aladin ...



Et c'est précisément parce qu'ils vont à contre courant que ces héros sont attachants ...

...
Super moche, ce super héros
...

dimanche 13 mai 2012

La vidéo du dimanche


« Dans leur pitié, pour notre race naturellement vouée à la peine, les dieux ont institué des haltes au milieu de nos travaux. C’est l’alternance des fêtes »
Platon
Il y a des lendemains qui chantent.
Ce dimanche doit en être un.
Lendemain de mariage, lendemain joyeux.
Mousse Mango se noierait presque dans les jolies dragées ! Et vive les mariés !


 Vincent Delerm, Tes parents

jeudi 10 mai 2012

La folie des grandeurs #2


-       Tu m’avais promis hier qu’on irait voir les dunes, ensemble…
-       Promis, promis (en aparté) toi tu m’avais promis qu’tu grossirais pas … Alors tu vois, les promesses …
L’Arnacœur, Pascal Chaumeil, 2010

Après un séjour aux Émirats Arabes Unis, voici une petite session d’articles dédiés à ce pays … haut en couleur ! Cet article fait suite à La folie des grandeurs #1

Les dunes, les dunes, les dunes.
C’est certain, si vous voulez en voir, volez vers les Émirats et vous serez servis. Villes construites en plein désert, Abou Dhabi ou Dubai sont envahies de sable, jusque sur leurs autoroutes. Du sable en ville, cela a un côté totalement décalé de notre quotidien et des chaleurs du métro parisien …
Si la Twingo locale est bel et bien la Porsh Cayenne, c’est aussi, -un peu- parce que c’est le seul moyen de survivre dans ces îlots de folies en plein désert.

France Gall, Quand le désert avance
Ainsi, un 4x4 aurait été fort utile pour éviter de s’ensabler et de brûler sous le soleil caniculaire tout en poussant, en vain, la carlingue de la voiture (bien trop basique pour du local). Car c'est bien un 4x4 qui peut alors sauver la situation !
Mais revenons aux dunes. En moins d’une heure, vous quittez la ville, le gratte-ciel et la démesure pour gagner les dunes, les chameaux, les camps de bédouins, les danses du ventre et les repas sous les étoiles.
Mousse Mango y aurait bien élu domicile à vrai dire.  
Et vous ?




La folie des grandeurs #2


mercredi 9 mai 2012

La folie des grandeurs #1


- Tu crois que je te plairais si j’étais pauvre ?
- Tu me plais comme tu es, avec ton argent.
L’Amant, Jean Jacques Annaud, 1992

Après un séjour aux Émirats Arabes Unis, voici une petite session d’articles dédiés à ce pays … haut en couleur !

Difficile de décrire la vie aux Émirats Arabes Unis. C’est d’abord un concentré de superlatifs :  les hommes les plus riches du monde, la tour la plus haute du monde, l’aquarium le plus grand du monde (33 000 poissons nagent dans celui de Dubaï) et un parc automobile … le plus épatant du monde !
La Twingo locale est tout de même la Porsh Cayenne. Pour vous donner une idée …
Les repères sont donc tout autres ! 
Et cette démesure est proche de celle de Don Salluste ( Louis de Funes) dans La Folie des Grandeurs !

Aux Émirats, l’or noir prend effectivement tout son sens. L’essence coule à flot et ne coûte, évidemment, rien.
Bienvenue dans le royaume des rois du pétrole !
Mousse Mango s’est même noyée dans ce spectaculaire paysage de grandiose.

Des tours droites, penchées, ondulées ...
Miam !


La Sorbonne, version Abou Dhabi !

Mousse Mango noyée jusqu'à l’écœurement ? Décryptage dans le second épisode : Mousse Mango et le désert émirien …
 
La folie des grandeurs … à suivre !



samedi 5 mai 2012

La vidéo du dimanche

« Dans leur pitié, pour notre race naturellement vouée à la peine, les dieux ont institué des haltes au milieu de nos travaux. C’est l’alternance des fêtes »
Platon
Après des semaines de campagne acharnée, un élu aujourd'hui ...
Au départ, ils étaient deux.
Mais il paraît qu'il y a un favori ...

 Alex Baupain, Au départ