« Le
don est à la fois ce qu'il faut faire, ce qu'il faut recevoir et ce qui est
cependant dangereux à prendre » Essai
sur le don, Marcel Mauss
Les bonnes résolutions de la rentrée de janvier sont
toujours pleines de bonnes intentions. Voire mielleuses. On voudrait sauver le
monde. Chacun y va de ses pléonasmes : la guerre c’est mal, la paix, c’est
beau, le Nutella, c’est bon.
Dans sa chronique du 1er janvier 2013 paru dans le
Huffington Post, Raphael Enthoven parlait même des « simagrées
de la bienveillance » pour désigner les vœux de la bonne année.
En réalité, il s’agit peut-être bien moins de parler de
paix et de bonheur que de générosité.
Cette générosité est proche de la gentillesse : elle
n’est pure que lorsqu’elle est gratuite. Or la générosité coûte. Ce n’est d’ailleurs
pas pour rien que l’on parle des
primes de fin d’année et des étrennes. Il y a donc une relation ambiguë entre celui
qui donne et celui qui reçoit. Le premier incarne la figure biblique du bon Samaritain.
Le deuxième se met en danger puisqu’en acceptant le don qui lui est fait, il accepte
implicitement la réponse qu’il doit y apporter (le « contre-don », théorisé
par l’anthropologue Marcel Mauss).
Cette relation complexe fait naitre, en tout état de
cause, un lien social essentiel.
Cédons donc à la force performatrice de ces quelques mots,
puisqu’ils donnent l’illusion d’une joie et d’un bonheur immuables : Bonne
année !
…
Il va falloir faire
preuve de générosité
…