« Arnolphe, assis (s’adressant
à Agnès) :
Votre sexe n'est là que pour la dépendance
Du côté de la barbe est la toute-puissance.
Bien qu'on soit deux moitiés de la société,
Ces deux moitiés pourtant n'ont point d'égalité;
L'une est moitié suprême, et l'autre subalterne; »
Du côté de la barbe est la toute-puissance.
Bien qu'on soit deux moitiés de la société,
Ces deux moitiés pourtant n'ont point d'égalité;
L'une est moitié suprême, et l'autre subalterne; »
Molière, L’école des femmes, Acte
III Scène 2
Satisfait(e)?
Révolté(e) ? Amusé(e) (je coche celui-là) ?
Comme à son habitude,
Molière mobilise les ressorts du comique pour rythmer ses pièces, non sans
nuances, habileté et finesse. Ici, il fait parler Arnolphe sur sa vision des
rapports hommes / femmes … Chacun son opinion, n’est-ce pas ?
Depuis la soumission
dans laquelle Molière embrigade – non sans ironie - la gente féminine, le
« Deuxième Sexe[1] » a parcouru
du chemin ….
Etre féministe ou non,
là n’est pas la question.
Il est un fait que les
femmes sont devenues une figure éminemment centrale sur l’échiquier politique,
et c’est tant mieux ! Pensons à Dilma Roussef première présidente du
Brésil, Angela Merkel chancelière en Allemagne, Cristina Fernandez de Kirchner
présidente de l’Argentine, Ségolène Royal au second tour des présidentielles en
France en 2007… Pourtant, paradoxalement, les inégalités sont bel et bien
persistantes : l’INSEE récence au sein des pays européens moins de 40% de
femmes élues dans leurs Assemblées.
L’actualité, à nouveau,
rattrape nos auteurs classiques puisque la campagne lancée mardi 17 janvier
dernier par l’association Laboratoire de L’Egalité relance le débat sur la
place de la femme dans la société et sur les inégalités entre hommes et femmes
dans la vie active tout comme pour les tâches domestiques.
Le constat n’est pas
neuf. Pourquoi alors les inégalités sont si persistantes ? Parce que
chacun participe à les pérenniser : les hommes, qui y trouvent leur
compte, les femmes qui intériorisent et jouent leur rôle. Sinon, que
seraient-elles ?
Pour une lecture
amusante sur ces inégalités au quotidien, lisez l’analyse du sociologue
Jean-Claude Kaufmann qui se lit comme un roman La trame conjugale. Analyse du
couple par son linge[2] où il montre combien l’identité est fragile et
nécessite un travail quotidien de mise en scène : la femme joue la femme – tout
comme pour Jean-Paul Sartre « le garçon de café joue à être le garçon de café [3]»
Oui mais voilà : tous ces « jeux » apparents engagent en
réalité nos identités et voilà qui semblent bien complexe à remettre en cause…
(Non, je ne vous imposerai pas la vidéo de Patrick Juvet ... mais si vous y tenez vraiment, c'est ici !)
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