mercredi 26 septembre 2012

Tout a un début


« Dans l’amour il n’y a que la conquête et la rupture qui soient intéressantes; le reste c’est du remplissage » Louis Verneuil, L’Amant de cœur
Certes, tout a une fin. Mais parfois, il faut déjà croire en un début. Et parfois, on reste des débutants en tout. L’âge ne fait rien.
Dans Beginners, le film de Mike Mills, tous les personnages sont des débutants. Hal qui assume son homosexualité à 75 ans, son fils Olivier incapable de garder une petite amie et Anna, qui fuit son père dépressif. Des débutants en tout. Qui sont pourtant bien moins perdus qu’ils ne le pensent. Tous savent finalement ce qu’ils cherchent.


A une autre échelle, chercher un début est le propre de l’immigration. Et la chanson America de West Side Story incarne parfaitement les rêves des uns contre les déceptions des autres. 

Savoir ce que l’on cherche. Encore faut-il laisser une place au début.

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Tout a un début
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dimanche 23 septembre 2012

La vidéo du dimanche

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“Au jour vénérable du soleil que les habitants se reposent et que tous les ateliers soient fermés”
Décret de l’empereur Constantin (321)
Prendre des airs de gangster pour affronter la nouvelle semaine.
Réécouter Les Affranchis d’Alexis HK quand il sort son nouvel opus Le dernier présent.
Les Affranchis, un clin d’œil sans complexe mais non sans humour au Parrain
 Les Affranchis, Alexis HK

mercredi 19 septembre 2012

Cherchons Hortense


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« Ce n’est pas la révolte elle-même qui est noble, mais ce qu’elle exige » Albert Camus, L’Homme révolté
Les pires événements peuvent se dérouler sans que personne ne se sente particulièrement concerné. Voilà donc pour les indifférents.
Les dépressifs quant à eux ont ceci de dévastateur, et de touchant: ils appréhendent la misère du monde et se sentent incapables de changer le cours des choses.
Et au milieu, il y a ceux qui pensent, à l’image des écologistes par exemple, que l’on peut, individuellement, influencer les événements ou les manières de penser. C’est un mouvement en marche. Qui ne s’arrête jamais vraiment. Un travail de longue haleine.
C’est chercher Hortense.
Dans le film éponyme, le héros (Jean-Pierre Bacri) fait preuve d’un courage notoire, à travers une succession d’événements inattendus. Si l’objectif ultime est bien d’atteindre Hortense, cette quête devient presque un concept : celui de croire qu’un homme ordinaire peut devenir un héros anonyme. Croire que la révolte peut avoir lieu tous les jours, à travers (d’apparentes) anodines interventions.

Mais si chercher Hortense c’est se révolter, c’est alors aussi (un peu) le faire avec les Inconnus … :
 Les Inconnus, Auteuil Neuilly Passy


Cherchons Hortense

dimanche 16 septembre 2012

La vidéo du dimanche


« Dans leur pitié, pour notre race naturellement vouée à la peine, les dieux ont institué des haltes au milieu de nos travaux. C’est l’alternance des fêtes »
Platon
Le dimanche, c’est l’alternance des fêtes. L’occasion de prolonger le samedi soir et d’en voir de toutes les couleurs !
Rio

lundi 10 septembre 2012

Le plus profond est à la surface


« La nature la plus profonde de l’individu est à fleur de peau » Erving Goffman
Dire ce que l’on pense, penser ce que l’on dit, dire ce que l’on fait …
Parfois, bien qu’on le veuille, il est bien difficile de tout bien faire. Et ce n’est d’ailleurs pas nécessairement dans l’intérêt de notre interlocuteur de connaître le fond de notre pensée.
L’ennui, c’est que le visage en dit souvent bien plus que ce qu’on l’on espérait faire transparaître. Le plus profond est à la surface.
C’est justement sur ce thème que S. J. Watson mène l’intrigue de son roman Avant d’aller dormir. Ce thriller passionnant emporte le lecteur sur le champ de la manipulation, du subterfuge, de la trahison et du mensonge. 

La vérité est tous les jours devant les yeux de l’héroïne, Christine, qui pourtant, tous les matins, ne se souvient plus de qui elle est. Une amnésie dont certains n’hésite pas à abuser. Oui, mais qui et pourquoi ?
Tous les matins, elle lutte pour se souvenir de la veille.
C’est cette constante impression de passer devant la vérité, de la frôler sans pour autant pouvoir la saisir qui participe à l’ambiance haletante et fascinante de ce premier roman.
Idéal pour cette rentrée : les souvenirs (de vacances ?) sont nos meilleurs atouts pour l'avenir.
 Sweet memory, Melody Gardot

Le plus profond est à la surface.

dimanche 9 septembre 2012

La vidéo du dimanche



« Dans leur pitié, pour notre race naturellement vouée à la peine, les dieux ont institué des haltes au milieu de nos travaux. C’est l’alternance des fêtes »
Platon
Une journée de plein soleil en septembre sur Paris. Comme quoi, tout est possible ! C’est finalement aussi ce que nous disaient les Intouchables non ?
Earth, Wind and Fire, Boogie Wonderland

mardi 4 septembre 2012

De la folie douce


Harpagon
(criant au voleur dès le jardin, et venant sans chapeau.)
Au voleur ! au voleur ! à l'assassin ! au meurtrier ! Justice, juste ciel ! Je suis perdu, je suis assassiné ; on m'a coupé la gorge : on m'a dérobé mon argent. Qui peut-ce être ? Qu'est-il devenu ? Où est-il ? Où se cache-t-il ? Que ferai-je pour le trouver ? Où courir ? Où ne pas courir ? N'est-il point là ? n'est-il point ici ? Qui est-ce ? Arrête.
(À lui-même, se prenant par le bras.)
Rends-moi mon argent, coquin... Ah ! c'est moi !
L’Avare, Molière
À l’image de ce pauvre Harpagon qui, découvrant que son butin a été volé, délire jusqu’à confondre son propre corps avec celui d’un autre, il peut arriver d’affabuler en faisant preuve de la plus grande paranoïa.
Comment y remédier ? Pas certaine qu’il le faille.
C’est en tout cas, c'est ce que semble nous susurrer Eric Emmanuel Schmitt dans son poétique roman Les dix enfants que madame Ming n’a jamais eus.


Dans une Chine où la politique de l’enfant unique règne, madame Ming raconte à qui veut bien l’écouter, la vie de ses dix enfants. Tous ont une histoire singulière.
En réalité, c’est surtout au héros, un Français venu travailler en Chine, qu’elle raconte les aventures de ses descendants potentiels. Sénilité, délire ou aveux d’une vie hors la loi ? C’est dans cette incertitude que le lecteur avance dans sa lecture.
A l’aide de proverbes chinois ou des vies variées de ses enfants, elle inverse finement la situation : nous devenons incertain de nos certitudes. La frontière entre folie et réalité devient ténue. Sommes-nous finalement bien certains que cette responsable des latrines du Grand Hôtel de Yunhai n’a pas effectivement eu dix enfants ?
Cet ouvrage, plus proche du conte que du roman, bouscule nos certitudes d’Européens et nous propulse dans une Asie poétique dans laquelle la philosophie n’est jamais très loin.
Inutile de dire que Madame Ming bouleverse la vie du héros…


De la folie douce