dimanche 31 mars 2013

La vidéo du dimanche



“Au jour vénérable du soleil que les habitants se reposent et que tous les ateliers soient fermés”
Décret de l’empereur Constantin (321)

Parce que la lumière est au bout du chemin !
Et joyeuses Pâques.



Johnny Cash, I see a darkness


dimanche 24 mars 2013

La vidéo du dimanche


« Dans leur pitié, pour notre race naturellement vouée à la peine, les dieux ont institué des haltes au milieu de nos travaux. C’est l’alternance des fêtes »
Platon

Parce qu’il faut un peu de folie avant le début d’une nouvelle semaine. Et parce que le ridicule ne tue pas. 

Good value, Open Door


mardi 19 mars 2013

Remonter en selle


« Chaque cycliste, même débutant, sait qu'à un moment ou un autre de sa vie il aura rendez-vous avec une portière de voiture.  » Paul Fournel Besoin de vélo

Il paraît que l’on n’oublie jamais vraiment comment faire du vélo.

Pourtant, l’appréhension est palpable lorsque l’on se lance de nouveau en selle.
A cheval également.

Il n’y a qu’à voir toute la tension présentée dans le film Jappeloup (film par ailleurs inintéressant, interminable et ennuyant) lorsque Pierre Durand (Guillaume Canet) décide de reprendre la compétition équestre après avoir tenté une carrière d’avocat.


Et les accidents (portières, notamment) ne sont jamais très loin.

Si l’on pourrait également prendre l’exemple du ski, c’est davantage celui de la scène qui est le plus parlant.
La scène est fascinante. Chaque représentation est une prise de risque. Chaque représentation théâtrale est une mise en jeu de toute une pièce. « Les dés sont jetés et l’action ne dure que le temps qu’ils roulent » pour Théodore Maulnier.  Si jouer le jeu ne s’oublie pas (vous dirait un acteur), il y a un pari perpétuel : celui que le tout fasse sens.
Ainsi, au théâtre ce n’est pas tant une mise en danger individuelle qu’une prise de risque globale, parce qu’« au théâtre, parler c’est agir » (Abbé d’Aubignac, La pratique du théâtre).


Voilà qui explique sans doute le titre énigmatique du film Alceste à bicyclette. Remonterait-on en selle comme on remonte en scène ? Quoiqu’il en soit, les héros de cette jolie comédie dramatique sont emblématiques de cette réflexion.

Bande annonce, Alceste à bicyclette


….
Remonter en selle



Pour lire un article sur Alceste à bicyclette, lisez donc Reprendre du service

dimanche 17 mars 2013

La vidéo du dimanche


« Dans leur pitié, pour notre race naturellement vouée à la peine, les dieux ont institué des haltes au milieu de nos travaux. C’est l’alternance des fêtes »
Platon

Comme une envie d’immensité à l’américaine.

Like a Hobo, Charlie Winston


mercredi 13 mars 2013

Us / e / um / i / o / o (Masculin, singulier)


(En ce jour d'élection du nouveau Pape François Ier, révisons notre latin. Rediffusion de l'article du 24 mai 2012)

« Quelques semaines plus tard, la classe de cinquième A I fut le théâtre d'un événement singulier: pendant le cours de latin la porte s'ouvrit, Bénard entra, escorté du concierge, salua M. Durry, notre professeur, et s'assit. Nous reconnûmes tous ses lunettes de fer, son cache-nez, son nez un peu busqué, son air de poussin frileux: je crus que Dieu nous le rendait. » Les Mots, Jean-Paul Sartre




Bell-um                    Bell-a                     
Bell-um                    Bell-a
Bell-um                    Bell-a
Bell-i                        Bell-orum
Bell-o                       Bell-is
Bell-o                       Bell-is


Voilà ce à quoi se résumait, dans mon souvenir, mes cinq années de latin.

La guerre (bellum), pris comme merveilleux exemple du paradoxe de la langue : la déclinaison du neutre. Dès la 5ème nous entrions donc dans un monde parallèle où le plus violent des actes nous était imposé comme étant neutre.  

Des histoires de Dieux, de vengeance, de supplices ignobles imposés sous le sceau de l’amour. Voilà aussi ce que nous trouvions dans ces heures hors du temps où nous apprenions une langue prétendue « morte ».

Pourtant, tout cela devient bien plus vivant quand vous retrouvez, à l’anniversaire d’une amie, votre professeur de latin de 5ème.  Quoi de plus improbable !

Alors non, je n’ai pas récité ma déclinaison – quoi que le professeur aurait surement été heureux de voir que son enseignement était resté profondément ancré, sans que je sache bien pourquoi … - mais j’ai compris qu’il me serait bien utile d’avoir une tête aussi pleine d’histoires rocambolesques, d’Ulysse et de travaux d’Hercule.

Il n’est pas question d’admirer l’érudition pour elle-même. Mais bien plutôt d’admirer ces savoirs qui font de vous un être qui ne s’ennuie jamais.
Un cours de latin. En 5ème E.

La Maitresse d’Ecole, Georges Brassens


Us / e / um / i / o / o
(Masculin, singulier)



mardi 12 mars 2013

Il était une fois l’enfance


(rediffusion du 22 février 2012)

“Et bientôt, machinalement, accablé par la morne journée et la perspective d’un triste lendemain, je portai à mes lèvres une cuillerée du thé où j’avais laissé s’amollir un morceau de madeleine. Mais à l’instant même où la gorgée mêlée des miettes du gâteau toucha mon palais, je tressaillis, attentif à ce qui se passait d’extraordinaire en moi. (…) J’avais cessé de me sentir médiocre, contingent, mortel. D’où avait pu me venir cette puissante joie? Je sentais qu’elle était liée au goût du thé et du gâteau, mais qu’elle le dépassait infiniment, ne devait pas être de même nature. D’où venait-elle? Que signifiait-elle? Où l’appréhender? Je bois une seconde gorgée où je ne trouve rien de plus que dans la première, une troisième qui m’apporte un peu moins que la seconde. Il est temps que je m’arrête, la vertu du breuvage semble diminuer. Il est clair que la vérité que je cherche n’est pas en lui, mais en moi.” A la recherche du temps perdu, Marcel Proust


L’ouïe, l’odorat, le toucher, le goût et la vue.

Souvent dissociés pour mieux être appréhendés, nos cinq sens sont parfois entremêlés. Et c’est peut-être précisément dans ce mélange que se loge leur pleine expression.

Les souvenirs d’enfance sont d’ailleurs typiques de ce phénomène.

Une balançoire de camp de vacances qui nous rappelle nos nombreuses après-midi de chamaillerie, un dernier virage d’un long périple qui laisse se découvrir la maison de vacances, une porte grinçante qui a l’odeur particulière des fins de veillées de colonie  ou encore une montagne qui nous plonge dans nos randonnées …


Un paysage de vacances rempli de doux souvenirs, comme tant d'autres

Et finalement, un lieu qui finit par sentir l’enfance elle-même. Toute la difficulté consiste alors à réimporter du souvenir neuf dans ce lieu si connoté dans le passé. Lui donner une deuxième vie.
Les choses ont cela d’extraordinaire : elles ne demandent qu’à trouver une fin, à la fois sous la forme de finitude et d’objectif.
Les enfants ont cela d’extraordinaire : ils redonnent vie, sans même nous prévenir, à tous nos souvenirs.

Il était une fois l’enfance


La vie par procuration, Jean Jacques Goldman

dimanche 10 mars 2013

La vidéo du dimanche


“Au jour vénérable du soleil que les habitants se reposent et que tous les ateliers soient fermés”
Décret de l’empereur Constantin (321)

Un air bucolique pour un dimanche après-midi.

Entre rêve et réalité. 

Johnny Flynn et Laura Marling, Water