"Un seul être vous manque et tout est
dépeuplé", Alphonse de Lamartine (Extrait du poème L’Isolement)
Ce n’est jamais le bon moment pour les malheurs.
A l’inverse, n’y a-t-il des moments où il est
temps que de belles choses arrivent ?
Il n’est pas de « bon moment » où l’on
est à même de faire face. On fait face et voilà tout.
Pourtant, il y a des moments où l’on n’est pas
tout à fait prêt à affronter la reconstruction.
C’est précisément les interstices de ces instants fragiles que Jake Scott parvient
à capter et met en lumière dans son film plein de délicatesse Welcome to the Rileys.
Loin du paillasson avec un chien souriant qui nous dirait « Bienvenue
dans une famille on ne peut plus commune » que ce titre peu accrocheur semble
annoncer, le déroulé de cette vie familiale laisse place à un univers de
tendresse éprouvé par de douloureux
aléas.
Malgré des thèmes rabâchés (la mort d’un proche, l’amour qui bat de l’aile,
une adolescente complètement paumée) et des sujets peu novateurs (et déprimant,
je vous l’accorde, quand ils sont mis brutalement à plat comme je le fais),
le scenario nous emporte dans une quête d’espoir. Plus encore une quête de ces
instants qui prennent sens en se percutant.
Proche de 21 grammes (Alejandro
Gonzales Inarritu) par les thèmes, l’approche de ces tranches de vies et de la
mise en lumière de la douleur à vif, ce film nous présente un trio : trois
êtres perdus en quête de repère et de sens. L’intrigue nous prend aux tripes
tant les sentiments sonnent juste. Ni larmoyant sur cette fille qui se
prostitue, ni dans le pathos pour cette mère incapable d’affronter le monde –
et la réalité - hors des murs de sa maison, depuis la mort de sa fille, ni
flagellateur pour ce père qui trompe allègrement sa femme depuis des années.
Trois êtres dont il est temps que
leur destin se rencontrent.
Parce qu’il est rare que la reconstruction d’un couple se fasse grâce à la
rencontre d’une prostituée.
Parce qu’il est rare de voir un couple tenir au cinéma.
Parce qu’il est rare de voir un film parvenir à toucher l’instant.
Grand Corps Malade Toucher
l’instant
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