jeudi 12 juillet 2012

Marche pas sur mes plates bandes


« Tu devrais changer de nom, de femme, et de profession » Le dernier des Six, Georges Lacombe, 1941
On se construit, en partie, à partir d’un mécanisme d’imitation / différenciation[1]. Il y a des personnes à qui l’on souhaite ressembler. Et d’autres dont on souhaite se différencier. Plus encore, dont on souhaite être l’exact opposé. Et avec qui l’on ne partage rien.
Et puis, il y a ceux à qui l’on ne pense pas ressembler, mais que par la force des choses, nous rejoignons en tout. Entendez nos géniteurs. Oui.
Mais tout cela, c’est dans une vie ordinaire. Entendez la notre. Oui.
Parce que dans la vie politique, c’est bien différent. On marche seul. C’est en tout cas l’édifiant constat que nous amène à faire La Conquête, le film de Xavier Durringer décrivant l’ascension au pouvoir d’un ancien Président de la République. Si le seul titre nous fait penser à une ascension diabolique à la Arturo Ui[2], le contenu nous donne à voir un tout autre scenario, plus inattendu.

Il n’est donc pas question d’imitation ou de différenciation. Bien plus de la construction d’une identité publique. Hargneuse et revancharde. Par des hommes dont il ne faut pas marcher sur les plates bandes.



bref, marche pas sur mes plates bandes




[1] Pierre Bourdieu ne serait pas très content de ce raccourci. Admettons donc que ces deux mécanismes sont liés à la socialisation qu’il décrit largement dans toute son œuvre.
[2] Dans La Résistible Ascension d’Arturo Ui, Bertold Brecht

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