mercredi 1 janvier 2014

Il va falloir faire preuve de générosité




« Le don est à la fois ce qu'il faut faire, ce qu'il faut recevoir et ce qui est cependant dangereux à prendre » Essai sur le don, Marcel Mauss

Les bonnes résolutions de la rentrée de janvier sont toujours pleines de bonnes intentions. Voire mielleuses. On voudrait sauver le monde. Chacun y va de ses pléonasmes : la guerre c’est mal, la paix, c’est beau, le Nutella, c’est bon.

Dans sa chronique du 1er janvier 2013 paru dans le Huffington Post, Raphael Enthoven parlait même des « simagrées de la bienveillance » pour désigner les vœux de la bonne année.

En réalité, il s’agit peut-être bien moins de parler de paix et de bonheur que de générosité.

Cette générosité est proche de la gentillesse : elle n’est pure que lorsqu’elle est gratuite. Or la générosité coûte. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien  que l’on parle des primes de fin d’année et des étrennes. Il y a donc une relation ambiguë entre celui qui donne et celui qui reçoit. Le premier incarne la figure biblique du bon Samaritain. Le deuxième se met en danger puisqu’en acceptant le don qui lui est fait, il accepte implicitement la réponse qu’il doit y apporter (le « contre-don », théorisé par l’anthropologue Marcel Mauss).

Cette relation complexe fait naitre, en tout état de cause, un lien social essentiel.

Cédons donc à la force performatrice de ces quelques mots, puisqu’ils donnent l’illusion d’une joie et d’un bonheur immuables : Bonne année !


Il va falloir faire preuve de générosité



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