« L’un dit une chose, l’autre
allait justement dire la même chose et répète cette même chose. Il semble qu’il
était impossible de parler autrement. On est strictement jumeaux. Se
distinguer, on n’y songe plus. Identité ! Identité ! »
La Nuit remue, Henri Michaux
Qui suis-je ? C’est parce que l’on se pose cette question que l’on
aborde les cours de philosophie avec la plus grande curiosité en classe de
terminale.
Les sociologues interactionnistes vont diront que ce travail n’est, en
réalité, jamais fini ; que nos rapports sociaux quotidiens sont soumis à
la pression de ce périlleux travail : « garder la face ». Que toute conversation est basée sur une mise en danger de soi, et de son
identité.
Mais imaginez la déchéance lorsque l’on perd son identité. Lorsqu’on vous
la vole. Lorsqu’on vous fait dire ce que vous n’avez pas dit. Lorsqu’on vous
fait passer pour ce que vous n’êtes pas.
Voilà bien un thème
rabâché par tous les arts.
Difficile, par exemple, de ne pas penser au film Volte/face dont l’intrigue
aussi effrayante que passionnante repose sur le vol d’identité.
En matière de théâtre, c’est également le thème de la pièce Amphitryon,
mise en scène par Jacques Vincey et jouée jusqu’au 24 juin par la troupe de la
Comédie française.
Savez-vous que c’est de cette pièce que nous vient le mot
« Sosie » ? Parce que le valet Sosie se fait usurper son identité par Pluton déguisé
en … lui-même.
C’est effectivement la grande perfidie des Dieux, dans cette pièce :
prendre l’apparence d’autres, pour conquérir les cœurs.
Conquérir les cœurs en prenant une fausse identité, c’est d’ailleurs également
le thème que l’on retrouve dans le film Un balcon sur la mer, dans lequel Marc (Jean Dujardin) est berné tout autant
par une femme qui se fait passer pour une autre, que par son passé qui le
hante.
Trouver son équilibre étant déjà bien compliqué, merci aux usurpateurs de s’écarter
de notre chemin.
…
Qui me parle ?
…
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