samedi 8 décembre 2012

L'homme qui parlait à l'oreille ...



" Je ne suis ni dessinateur ni peintre. Mes dessins sont de l'écriture dénouée et renouée autrement" Jean Cocteau

On dit souvent que si les murs parlaient, ils nous raconteraient de sacrées histoires. Ils en ont vu des passants, des écoliers, des amants, des jeunes femmes, des familles nombreuses, des solitaires. Les longer, les raser, les observer, les taguer.

Les murs ont un sens pour ceux qui les connaissent. C'est sans doute pour cela qu'il peut être douloureux de changer de murs. Le "mal du pays" dit-on. Ces nouveaux murs, ces nouvelles pierres, ce nouveau territoire n'ont pas d'histoire à nous raconter. Nous n'en avons pas à leur en conter.

Pourtant, certains murs semblent universels. La richesse de leur passé dépasse toute possibilité d'ennuis. 

Chroniques à Jérusalem, de Guy Delisle racontent justement comment cette ville regorge de murs forts bavards, si l'on parvient à les écouter. De mur (des lamentations) en mur ( de séparation). 



Comme à son habitude, l'auteur trace sous son fin crayon sa vie dans une ville (souvenez-vous de Shenzhen, Pyongyang ou les Chroniques Birmanes notamment) et en l'occurrence ici dans la ville Sainte d'Israël. On découvre les quartiers musulmans, les quartiers juifs, les quartiers chrétiens. Les colonies. Les aberrations qu'une telle division fait naître au quotidien. On découvre le regard d'un dessinateur sur une ville, qui tel un interprète, transpose par un trait de crayon les non-dits et les discours des murs sur une feuille de papier. 


Un dialogue avec les murs.

On en regarde les murs différemment. Même à Paris.




Yael Naïm, Paris


L'homme qui parlait à l'oreille …
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